COVID-19: les villes et les régions progressistes partagent leurs projets de solidarité

8 June 2020
COVID-19: les villes et les régions progressistes partagent leurs projets de solidarité

Nous sommes tous concernés. L’Europe est devenue l’épicentre de la pandémie du COVID-19 et nous devons à présent faire face à différentes sortes de situations difficiles auxquelles nous n’aurions même pas pensé il y a quelques semaines. Cette situation d’urgence demande de chacun qu’il/elle fasse sa part pour aider les familles, les amis, les collègues, les voisins et les différentes communautés à traverser cette période si compliquée.

Les politiciens locaux et régionaux sont aujourd’hui en première ligne pour combattre un virus qui ne s’arrête à aucune frontière. C’est une situation difficile, dramatique et qui semble impossible à résoudre mais nos communautés réagissent bien et de façon solidaire. Nous serons donc capables de gagner. Certains maires ont lancé des projets de solidarité pour aider leurs citoyens plus âgés en leurs apportant leurs courses. D’autres communiquent directement avec leurs citoyens via les médias sociaux pour les rassurer et les tenir informés. Malgré tout, certains restent encore perdus face à ce qu’ils pourraient faire pour aider.

Alors pourquoi ne pas s’entraider en partageant des idées?

Le groupe PSE fait appel aux politiciens locaux et régionaux pour qu’ils partagent leurs expériences, leurs idées et leurs projets de solidarité pour faire face à cette pandémie, via ce lien.

Voici les histoires des leaders progressistes locaux et régionaux disponibles en français. Veuillez aller sur le site anglais pour voir les contributions des autres leaders européens.

 

Taoufik Ben Addi, Conseiller communal de Schaerbeek, Belgique


(cette contribution a été publiée le 8 juin 2020)

Comment affrontez-vous la pandémie du COVID-19 ? 

Suite à la prise de décision de confinement par le gouvernement fédéral belge, j'ai vite constaté en tant que médecin que des personnes se sont retrouvées dans une très grande pauvreté, ne pouvant plus payer leurs consultations ni même leurs médicaments. Très rapidement nous avons vu des files s'allonger devant les centres de distribution de colis alimentaires. Parmi ces personnes, beaucoup sont en situation administrative irrégulière et gagnent leur moyen de subsistance au jour le jour. Dès le début du confinement, ces personnes ont vu leurs revenus tomber à zéro.

C'est ce contexte qui m'amené à prendre l'initiative de cette motion. 

J'ai déposé cette proposition de motion devant le conseil communal de Schaerbeek du mois d'avril. Certaines formations politiques se sont trouvées mal à l'aise avec cette motion. C'est pourquoi elle a été reporté au mois de mai, afin d'essayer de trouver un accord entre les différents partis. Nous en avons discuté, il y a eu quelques amendements, quelques améliorations. Nous avons tous dû faire des compromis afin que cette motion ne reste pas au stade d'un vote de majorité contre opposition. Finalement, nous avons pu la faire adopter à une quasi-unanimité. 

De façon plus concrète, le Conseil Communal de Schaerbeek (en séance du mercredi 27 mai 2020) a fait les demandes suivantes au Collège des Bourgmestre et Échevins:

  1. de suspendre la redevance communale de 70€ prévue pour toute introduction d’une demande de régularisation pour circonstances exceptionnelles pendant la crise sanitaire;
  2. d’avoir une attention particulière aux besoins des enfants des parents sans papiers au CPAS;
  3. de renforcer l’accompagnement des personnes en situation administrative irrégulière pour les soins médicaux, l’aide sociale d’urgence, l’aide au logement au même titre que toute personne se trouvant en situation de grande vulnérabilité à l’État fédéral;
  4. la régularisation temporaire des personnes en situation administrative irrégulière sur le territoire, pendant la crise sanitaire;
  5. la suspension, pendant la crise sanitaire, de toutes les procédures d’éloignement et de délivrances d’ordre de quitter le territoire;
  6. la suspension de la redevance fédérale de 358€ prévue pour toute introduction de demande de régularisation;
  • dès la fin de la crise sanitaire, la conduite d’une réflexion de fond sur la politique générale de régularisation des personnes en situation administrative irrégulière en s’appuyant sur des critères objectifs et en associant la société civile à cette réflexion.


J'appelle l'Europe à prendre des mesures pour réindustrialiser nos régions, surtout pour la production de biens essentiels comme les produits de santé.  Concernant la difficulté de vote sur la motion, l'une des craintes de certains partis politiques de droite était ‟l'appel d'air”. Je pense que l'Europe pourrait jouer un rôle pour couper court à cette crainte. En effet, si une régularisation généralisée en Europe pouvait être obtenue, chaque ‟sans papier” resterait alors dans le pays où il/elle vit. De façon plus concrète, le Conseil Communal de Schaerbeek à fait les demandes suivantes aux Institutions européennes : - de veiller à la stricte application, par tous les États membres, des objectifs des Droits Humains; - de veiller, en particulier, à ce que les personnes en situation administrative irrégulière aient un accès inconditionnel aux soins de santé durant la crise sanitaire. — Taoufik Ben Addi

Suivez Taoufik sur Twitter @BENADDI5.

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Images de la Commune de Schaerbeek et de la page Facebook du Parti Socialiste de Schaerbeek.

 

 

Loïg Chesnais-Girard, Président de la région de Bretagne, France, membre du groupe PSE


(cette contribution a été publiée le 25 mars 2020)

Comment affrontez-vous la pandémie du COVID-19 ? 

Notre gouvernement régional a approuvé une série de mesures afin de réduire l'impact de la pandémie du COVID-19. Le but est de préserver tant que possible la vie économique et associative de la région ainsi que les établissements destinés aux formations et leurs bénéficiaires. Certaines des mesures comprennent:

  • Le soutien aux secteurs associatifs, culturels, sportifs et touristiques 

Afin de protéger et de maintenir leurs activités, la Région a créé un Fonds de vie communautaire exceptionnel pour soutenir ces structures. La Région offre également un soutien financier continu aux associations affectées financièrement par l'annulation d'évènements ou de projets et prolonge les accords de financement d'actions qui ont été postposés à cause de l'épidémie.

  • Le soutien aux activités commerciales

L'objectif est de faciliter l'accès des compagnies au crédit tout en préservant leur cash-flow. La Région soutient les PMEs, les microentreprises, les artisans et les commerçants via le Fond national de solidarité mis en place par le gouvernement. Un «prêt rebond» à taux zéro a également été créé pour les PMEs qui existent depuis plus d'un an et qui font face à des difficultés économiques. Le Fonds régional de garantie pour élargir l'accès au crédit aux entreprises en besoin de liquidités a aussi été mobilisé. La Région anticipe également le versement des avances remboursables déjà consenties aux bénéficiaires (tels que les associations de l'économie sociale et solidaire, les établissements d'enseignement supérieur et de recherche et les agriculteurs). Un soutien supplémentaire est similairement prévu pour le secteur de la pêche.

  • Formation professionnelle

Un financement continu des organismes de formation est prévu ainsi qu'une aide financière ininterrompue aux stagiaires pour qu'ils puissent poursuivre leurs études, une couverture financière de leur sécurité sociale et le versement des bourses aux étudiants dans les domaines de la santé et des services sociaux.

 

Quel est votre message pour l’Union européenne dans l’état actuel des choses?

Tout d'abord, je voudrais rendre hommage aux hommes et aux femmes qui s'occupent des malades et qui aident nos seniors, dans toute la Bretagne. En cette difficile période que nous traversons tous, c'est via une action coordonnée avec les services d'Etat dans les régions, l'Agence régionale pour la santé et tous les citoyens que nous arriverons à diminuer le taux des difficultés sociales et à sortir de cette crise. — Loïg Chesnais-Girard

Suivez Loïg sur Twitter @LoigCG.

 


 

Christophe Clergeau, Membre du Conseil régional des Pays de la Loire, France, membre du groupe PSE


(cette contribution a été publiée le 27 avril 2020)

Comment affrontez-vous la pandémie du COVID-19 ? 

Afin qu’une crise humanitaire ne s’ajoute pas à la crise sanitaire, la Ville de Nantes a mis en place un ensemble de mesures en direction des personnes les plus fragiles et précaires, particulièrement à risque dans le cadre de cette pandémie. En lien avec les associations qui œuvrent auprès de ces publics, la Maire de Nantes, Johanna Rolland, a notamment déployé un dispositif exceptionnel d’aide alimentaire sur le territoire nantais, coordonné avec la Ville et le Service intégré d’accueil et d’orientation (SIAO).

Par ailleurs, la Métropole nantaise a pris la décision, face à une baisse de 90% de la fréquentation des transports en commun sur son territoire, de ne pas facturer aux usager.e.s le coût de leur abonnement pour le mois d’avril. Le service continue d’être assuré, avec des mesures sanitaires renforcées (nettoyage régulier des véhicules, ouverture de l’ensemble des portes pour que les usager.e.s n’aient pas à les toucher…) et des offres spécifiques sont mises en place, telles qu’un service de transport à la demande gratuit pour les personnels de santé et médico-sociaux dans les hôpitaux, cliniques ou EHPAD.

En outre, un million d’euros a été investi, respectivement par Nantes Métropole et le Département Loire Atlantique, pour aider les locataires en difficulté à payer leur loyer. Ce dispositif d’aide au loyer s’adresse aux locataires résidant dans un logement du parc social (HLM) ou privé qui connaissent des difficultés ponctuelles pour payer le loyer, dues à une baisse de revenus liée à la crise sanitaire (chômage partiel, baisse d’activité, annulations de contrats, licenciement économique du au Coronavirus...).

 

Suivez Christophe sur Twitter @clergeau.

 


 

Elio Di Rupo, Ministre-Président de la Wallonie, Belgique, membre du groupe PSE 


(cette contribution a été publiée le 23 mars 2020)

Comment affrontez-vous la pandémie du COVID-19 ? 

Chez nous, en Wallonie, en Belgique, on a pris toute une série de mesures pour être solidaires avec nos concitoyens. Des mesures pour l'économie, des mesures pour les hôpitaux, des mesures pour les maisons de repos, pour les personnes âgées. Nous avons également fait en sorte d'investir pour soulager au maximum toutes celles et ceux qui sont victimes du coronavirus.

 

 

 

Quel est votre message pour l’Union européenne dans l’état actuel des choses?

Je voudrais vous dire aussi que en tant que région, nous devons être tous solidaires les uns des autres. Toutes les régions d'Europe doivent se serrer les coudes et s'entraider. Et puis, après la crise, on doit réfléchir. On a besoin de stocks stratégiques et on a besoin aussi d'anticiper toute éventuelle nouvelle pandémie. Ce n'est pas normal que nous soyons si démunis dans une Europe aussi riche comme nous le sommes aujourd'hui. — Elio Di Rupo

Suivez Elio sur Twitter @ElioDiRupo

 


 

Johanna Rolland, Maire de la ville de Nantes, France


(cette contribution a été publiée le 26 mars 2020)

Comment affrontez-vous la pandémie du COVID-19 ? 

Les personnes isolées, les familles monoparentales, les personnes âgées… Après plusieurs jours de confinement, les plus vulnérables peuvent se trouver dans des situations très difficiles, à la fois psychologiquement et financièrement. C'est pour cette raison que la Ville de Nantes a pris une série d'actions concrètes:

  • Services pour les plus âgés

Les personnes âgées résidant dans les maisons de repos font partie des personnes les plus vulnérables au coronavirus. La Ville a donc équipé six maisons de repos avec un système de conférence vidéo pour que les personnes âgées les plus vulnérables puissent rester en contact avec leurs proches de façon simple malgré le confinement. Les personnes âgées qui vivent seules peuvent faire face à une isolation encore plus importante. Le service municipal pour la livraison de repas à la maison (intitulé O'menu) est donc maintenu et est rendu accessible à quiconque en exprime le besoin. En addition à ceci, une série d'associations locales contactent les personnes âgées par téléphone afin d'avoir des conversations avec elles ou pour répondre à leurs préoccupations.

  • Assistance financière

Avec le confinement et la cessation de nombreuses activités, plusieurs petites entreprises risquent de se retrouver dans une situation précaire dans les prochains mois. Pour cette raison, le Centre Communal d'Action Sociale (CCAS) reste accessible par téléphone ou via la plateforme e-services pour les conseiller. Il est possible de soit prendre rendez-vous soit de tout simplement discuter avec un travailleur social pour faire le point sur sa situation.

  • Aide psychologique pour les parents et les personnes seules

Le confinement peut être difficile pour beaucoup de personnes et ce de différentes façons. Les personnes seules seront confrontées à la solitude tandis que d'autres devront prendre soin de leurs enfants en même temps que d'assurer le télétravail et/ou de jongler avec d'autres activités. C'est pourquoi les psychologues et éducateurs professionnels des associations « Les pâtes au beurre » ou « École des parents » offrent une écoute attentive et un soutien aux familles.

  • Aide alimentaire

En cette période de confinement, l'urgence sociale et l'aide alimentaire restent des priorités pour les personnes fragiles et à risque pour que cette crise sanitaire ne se transforme pas en crise humanitaire. Pour garantir l'aide alimentaire, la Ville de Nantes coordonne et soutient les associations impliquées dans ce domaine (comme "les Restos du Cœur") en mettant en place des lieux de distribution additionnels. En addition à ceci, des colis alimentaires sont donnés à ceux qui en ont besoin. Les structures municipales d’urgence sociale restent ouvertes. La Ville met à disposition des locaux et a lancé un appel à volontaires parmi ses agents afin que la distribution des repas et des colis alimentaires se fasse dans le respect des normes sanitaires en vigueur.

 

Quel est votre message pour l’Union européenne dans l’état actuel des choses?

Que ce soit pour les personnes âgées, les personnes à risque ou celles qui vivent seules, Nantes prend des mesures pour les plus vulnérables. Grâce au soutien associatif et à l'aide psychologique ou financière, notre ville reste unie pendant cette période de confinement. La solidarité est la valeur la plus importante que nous devons défendre! — Johanna Rolland

Suivez Johanna sur Twitter @Johanna_Rolland.

 


 

Christophe Rouillon, Maire de la ville de Coulaines, France, Président du groupe PSE


(cette contribution a été publiée le 23 avril 2020)

Comment affrontez-vous la pandémie du COVID-19 ? 

Depuis un mois, une cellule de crise municipale, composée de 5 élus et de 5 chefs de service se réunit trois fois par semaine.

Avec 50 % de logements sociaux, nous avons mis en place des mesures strictes et solidaires afin d’éviter l’arrivée de la pandémie et de venir en aide aux habitants confinés le plus souvent dans des appartements.

Notre ligne directrice est d’assurer la continuité du service public local en déployant les agents en télétravail et en mettant en place des roulements de personnel par services.

Nous assurons une communication active et ciblée auprès de nos citoyens en faisant distribuer par les élus une lettre à l’ensemble de la population et en utilisant les panneaux d’affichage électronique de la ville. Nous publions, aussi, de façon régulière des messages d’information et de sensibilisation sur les réseaux sociaux et sur le site internet.

Les personnes isolées ou vulnérables sont recensées; ce qui a permis de mettre en place un service de livraison de médicaments en liaison avec les pharmaciens et de courses avec un supermarché de Coulaines.

Nous maintenons de nombreux services à la population en assurant, par exemple, l'entretien des espaces verts afin de garantir la propreté et la salubrité de la ville. L’épicerie solidaire a été réorganisée en mode ‟Drive-in”.

Afin de soutenir le commerce de proximité et la production locale, nous avons maintenu le marché du samedi matin en instaurant un contrôle et un filtrage par des agents de sécurité privé.

Le bien-être des plus petits est au cœur de nos préoccupations. L'accueil des enfants du personnel soignant est assuré dans les écoles. Des loisirs à distance sont offerts par l’école de musique ou encore par les sections des jeunesses sportives de Coulaines.

Tout en préparant activement le déconfinement, à partir du lundi 11 mai, les agents de la crèche, les animateurs du centre de loisirs, les agents de la restauration scolaire partagent des informations ludiques et pratiques sur les réseaux sociaux (par exemple #1jour1idée).

Pour combattre les violences conjugales et intra familiales contre les enfants, nous popularisons les numéros d’appel d’urgence 3919 et 119.

A ce jour, fort heureusement, aucun habitant de la ville n’a été hospitalisé ou n’est décédé à cause du COVID 19. Nous croisons les doigts, nous restons fidèles à nos valeurs et nous tenons bon ! 

Quel est votre message pour l’Union européenne dans l’état actuel des choses?

La réponse apportée par l’Union européenne doit être à la mesure des solidarités qui se mettent en place sur le terrain et entre régions au sein du même pays et au niveau européen. Cette coopération doit pouvoir s’appuyer sur un fort soutien de la Commission européenne. L’UE doit, en particulier, coordonner et garantir la fourniture de matériels de santé produits en Europe (solutions hydro alcooliques, masques, respirateurs…). La relance économique ne pourra se faire sans les 100 000 communes, communautés et régions de l’Union Européenne. Tirons les leçons de la pandémie pour que le monde de demain ne soit pas le monde d’hier en pire ! Nous avons besoins de Coronabonds pour sauver les États en difficultés, d’un budget de la zone euro pour faire converger nos économies nationales, d’un budget européen en augmentation pour réduire les disparités de richesses entre les territoires, d’un Green deal pour réussir la transition socio-énergétique et d’une PAC rénovée pour protéger notre indépendance alimentaire. Nous avons également besoin de plus d’intégration européenne et de nouvelles compétences de l’UE en particulier dans le domaine de la santé. « Penser global, agir local » est la devise des maires, des élus locaux et des présidents de régions. Le Comité européen des Régions a vocation à devenir la pierre angulaire institutionnelle d’une Europe plus démocratique, plus forte et plus efficace car il est fidèle et respectueux des principes de subsidiarité et de solidarité. Renforcer l’Union est vital; débattre ensemble devient urgent ! Nous devons être en pointe pour réclamer des États le lancement de la Conférence sur le futur de l’Europe et de milliers de dialogues citoyens qui l’accompagneront dans tous nos territoires. — Christophe Rouillon

Suivez Christophe sur Twitter: @ch_rouillon

 


 

Rudi Vervoort, Ministre-Président de la Région de Bruxelles-Capitale, Belgique, membre du groupe PSE


(cette contribution a été publiée le 31 mars 2020)

Comment affrontez-vous la pandémie du COVID-19 ? 

Tout d'abord, la Région de Bruxelles-Capitale a le devoir, en tant qu'autorité policière administrative, de mettre en œuvre et en vigueur des mesures de confinement et de précaution. La santé est bien sûr la priorité dans ce type de circonstances. Le Conseil régional de sécurité (CORES) applique et traduit en actions toutes les mesures décidées par le Conseil national de sécurité (NSC) pour protéger toute la population contre la propagation du COVID-19 (dans les espaces publiques, les transports en commun, etc.). Notre administration publique a aussi dû s'adapter afin de maintenir la mise à disposition de services publics essentiels, y compris en ligne.

En addition aux mesures fédérales dans le domaine des soins de santé, la Région a débloqué un fond de 30 millions d'euros pour soutenir les opérateurs qui sont en première ligne dans cette crise et pour les aider à s'adapter et à poursuivre leurs activités dans des conditions difficiles et changeantes. Parmi ces opérateurs, on retrouve bien sûr les hôpitaux mais aussi les secteurs d'action sociale (pour les migrants et les personnes sans-abris), les maisons de retraite et de soins aux personnes âgées, l'aide domestique et le soutien aux personnes handicapées, etc.

Une attention spécifique est portée aux personnes les plus vulnérables telles que les sans-abris et les migrants.

La Région de Bruxelles a également pris des mesures économiques et sociales sans précédent pour contrer l'impact du COVID-19, pour un coût de plus de 150 millions d'euros. Celles-ci incluent:

  • des subventions ponctuelles pour les entreprises en situation de lockdown;
  • des garanties publiques pour les prêts bancaires des entreprises;
  • des prêts à bas-prix pour les hôtels et les restaurants;
  • des subventions d'aide accélérées pour les hôtels, les restaurants et les entreprises dans le secteur touristique ainsi que pour les entreprises dans les secteurs évènementiels et culturels;
  • le renforcement du soutien technique aux entreprises en difficulté;
  • le soutien spécifique aux entreprises et aux travailleurs dans les secteurs lésés.

 

Finalement, je voudrais souligner certaines initiatives innovantes:

  • Le ‟Brussels’ Help” solidarité rassemble des citoyens de Bruxelles qui ont soit besoin d'aide pendant la crise ou qui offrent volontairement leur aide à des gens dans le besoin. Les organismes qui ont besoin d'une aide spécifique (comme par exemple pour la confection de masques ou pour trouver un(e) garde d'enfant) peuvent également visiter leur site internet, créé en consultation avec le back office.
  • La Région de Bruxelles a soutenu la création d'une ligne de production de masques anti-projection qui seront distribués par les autorités régionales. 1.500 personnes de Bruxelles se sont rapidement portées volontaires pour participer au travail de confection de ces masques depuis leur domicile.
  • La police de Bruxelles utilise des drones acquis par la Région pour diffuser des messages de prévention tout en restant à une bonne distance des gens.

 

Dans un communiqué de presse, Nawal Ben Hamou, la Secrétaire d'Etat à la Région de Bruxelles-Capitale, a partagé une initiative d'aide financière pour soutenir les locataires ayant des difficultés pour payer leur loyer. La crise du Coronavirus obligeant le plus grand monde à rester à domicile, ceci engendre une perte de revenus pour bon nombre de locataires bruxellois ayant des revenus modestes. Une prime unique par ménage pour les locataires du secteur privé sera donc attribuée par la Région et ce de façon semi-automatique.

 

Quel est votre message pour l’Union européenne dans l’état actuel des choses?

La solidarité européenne entre les États, les régions et les citoyens contribuera à surmonter cette crise. Cette même solidarité européenne sera également essentielle pour soutenir la reprise économique et sociale et pour construire une société plus durable, plus juste et plus inclusive. Enfin, l'UE peut être le moyen pour mieux anticiper ce type de risque pandémique à l'avenir. — Rudi Vervoort

Suivez Rudi sur Twitter @RudiVervoort.

 


 

André Viola, Président du Conseil Départamental de l'Aude, France, membre du groupe PSE


(cette contribution a été publiée le 4 mai 2020)

Comment affrontez-vous la pandémie du COVID-19 ? 

Je souhaiterais porter à votre connaissance deux actions que nous avons choisies de mettre en place dans mon département, afin de contribuer à lutter contre les impacts sociaux et économiques négatifs du Covid 19.

La première démarche a pour objectif de réagir à l’aggravation de la pénurie de main d’œuvre à laquelle le monde agricole est confronté du fait de la pandémie et du confinement en vigueur, en facilitant l’accès des Demandeurs d’emploi à cette offre de travail. Le Département a décidé de lancer, avec quelques mois d’avance, l’expérimentation d’un dispositif permettant aux allocataires du RSA de cumuler un emploi saisonnier agricole avec leur allocation sur une courte durée. Ainsi, les allocataires du RSA qui occuperont un emploi saisonnier agricole dans la période d’avril à décembre 2020, pour une durée de 300 heures maximum, verront leur allocation maintenue. Cette disposition sera aussi un moyen supplémentaire d’accompagner l’insertion des allocataires du RSA en les aidant à s’inscrire dans une démarche active d’insertion professionnelle. Ce dispositif dérogatoire concerne tous les bénéficiaires du RSA du Département de l’Aude ayant des droits ouverts et qui signeront un contrat de travail.

La seconde action concerne les collégiens qui sont confinés chez eux et ne peuvent plus aller en classe. Le Département de l'Aude met du matériel informatique à disposition des collégiens pour leur permettre d’effectuer leur travail scolaire en ligne à domicile. L’éducation nationale a mis en place des dispositifs d’enseignement à distance pour assurer la continuité des enseignements malgré le confinement des élèves à leur domicile. Mais toutes les familles ne sont pas logées à la même enseigne et certains élèves rencontrent des difficultés matérielles pour suivre le programme de travail conseillé par les enseignants. Un certain nombre ne dispose ni du matériel informatique adéquat, ni de connexion Internet. Pour y remédier, le Département de l’Aude a décidé de prêter du matériel informatique aux familles qui le souhaitent et une commande de clés 4G, d’un montant de 25 000 euros, a été passée auprès de l’opérateur Orange, pour leur garantir un accès à internet.

 

 

 

Quel est votre message pour l’Union européenne dans l’état actuel des choses?

Face aux difficultés que rencontrent nos concitoyens, il nous fallait réagir vite. Le Département se doit d’être à leurs côtés ! Le monde change continuellement et parfois brusquement. Pour accompagner ces évolutions de plus en plus brutales, nous devons mettre en œuvre des politiques publiques et incitatives de développement durable. Les collectivités territoriales sont un niveau d’intervention pertinent, entre l’initiative individuelle et l’action des gouvernements nationaux. Le moment terrible que nous vivons nous oblige à sortir du confort du connu et du stable, pour plus d’adaptabilité et de flexibilité. Nous savons le faire, et nous le prouvons quotidiennement en ces temps de crise sanitaire mondiale du Covid-19 où des dispositifs dérogatoires au fonctionnement habituel sont légions pour répondre aux urgences du moment. Fort de notre engagement pour lutter contre cette pandémie, demain, il faudra continuer à mobiliser cette capacité d’actions pour conduire les mutations dont notre monde a besoin. — André Viola

Suivez André sur Twitter @andreviola11.

 

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Photo credit header: Photo by Fernando Medina, Mayor of Lisbon, via Twitter.

 
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